patrois_marcault

Mardi 29 septembre 2020 20h30

La collaboration de David Patrois et Pierre Marcault ne date pas d’hier… En 1998 ils partageaient la scène du studio 105 de Radio France pour une création commandée par le festival "Présences", essai transformé peu de temps après avec l’album « Another Trio » enregistré avec l’immense contrebassiste Jean Jacques Avenel.
Après une pause de quelques années, l’envie de monter une formation plus étoffée se fait ressentir et les voici à la tête d’un quintet haut en couleur : Boris Blanchet, Philippe Gleizes, et Géraud Portal apportent une énergie et une fougue qui ne sont pas sans évoquer les déferlements du quartet de John Coltrane ou du groupe de Miles période "Cellar Door sessions". Géraud Portal, contrebassiste très demandé, sera bientôt remplacé par Blaise Chevallier, dans le même état d’esprit.
En résulte une musique qui marie une esthétique marquée par l'héritage des années 60-70, l'univers harmonique des post impressionnistes français (Francis Poulenc, Olivier Messiaen) avec les percussions d'Afrique de l'ouest (Djembé, Bougarabous, Balafon).

" C'est une musique toute en envols, épanouissements, pleine d'espace, avec un sens de la nuance même dans les moments les plus furieux , une pulsation constante, que propose le quintet mené par le vibraphoniste David Patrois et le percussionniste Pierre Marcault avec "Wild Poetry". L'on y entend des traces, des explorations , improvisations de l'un des plus fameux groupes du jazz du courant dit "Jazz-rock" au début des années 1970, Weather Report, dans sa première période, celle ou la part acoustique , l'envie de jouer avec les climats était au premier plan. (...) Sylvain Siclier Le Monde

"La musique procède des sources qui ont nourri ces musiciens, entre l'Afrique de toujours et les énergies nouvelles du jazz des années 60-70. Dans la vidéo de présentation du quintette, David Patrois revendique comme vibration inspirante le Miles des années 70, Coltrane, et aussi les début de Weather Report. En contrepoint Pierre Marcault insiste à juste raison sur le fait que l'identité du groupe réside aussi dans ses membres. Il en résulte une sorte de tension poétique entre ces sources multiples, tension attisée par la personnalité incandescente de Boris Blanchet et le tandem batterie-percussions où le rôle de Philippe Gleizes est essentiel. Entre un balafon chromatique, qui combine le son des sources avec le confort moderne de la musique occidentale, et un vibraphone dont David Patrois est l'un des Maîtres sous nos latitudes, la combinaison est idéale pour dialoguer avec le couple percussif. Quant à Blaise Chevallier, que ce soit à la contrebasse ou à la guitare basse, il est un tison de l'effervescence autant que l'arbitre des élégances. La première plage commence en impressions d'Afrique, entre balafon et percussions, pour s'engager bien vite dans les harmonies du jazz. Mais le son percussif reprend ses droits, et le dialogue va se poursuivre entre les deux pôles qui inspirent cette musique. Sur tempo lent ensuite, le saxophone va nous dire les sortilèges sonores du Continent Noir, en dialogue avec les tambours.. ." Xavier Prévost . DNJ

Après des débuts à la batterie, et la découverte du rock progressif et du Jazz-rock, Pierre Marcault étudie la percussion classique au CNR de Rennes.
Il travaille et compose régulièrement pour des chorégraphes pour lesquelles il joue " en direct".

À partir de 1977, il se lie avec les musiciens africains de Paris, rencontre Mamady Keita, et décide en 1986 de partir "en immersion" en Guinée. C'est le premier d'une série de voyages en Afrique, riches en rencontres musicales... De retour du 2ème séjour en Guinée (1988), Pierre Marcault évoque avec le réalisateur Laurent Chevallier son récent voyage et suscite sa curiosité en lui proposant une idée de documentaire. C’est le début de l’aventure "Djembefola". Pendant deux ans, il va travailler régulièrement à Bruxelles avec Mamady Keïta, jouer avec son groupe Sewa Kan, réaliser le CD "Wassolo" et passer des heures à parler de son histoire. Il écrit le synopsis du film avec Laurent Chevallier et travaille sur la pré-production (contacts avec les institutions et repérages en Guinée, etc). Finalement, le tournage se fera en décembre 1990 et janvier 91, et le film sortira quelques mois plus tard. Il sera primé dans plusieurs festivals de film documentaire.

En 1984, Simon Goubert, (rencontré à Rennes quelques années plus tôt, le présente à Christian Vander. Il intègre le groupe Offering et en sera le percussionniste pendant 10 ans. Rencontre décisive avec une musique exigeante et sans concessions.
Il est membre du groupe de David Patrois, "Another Trio" (avec Jean-Jacques Avenel), de Nadja Septet (J.Mathias Petri, J.Phi et Christophe Lavergne, Franck Tortiller, J.Louis Pommier, Serge Lazarevitch), et du groupe d’Eric Serra ("RXRA", avec Emile Parisien, Thierry Eliez, Jim et Jon Grandcamp).
Il participe aux projets de Lydia Domancich, Andouma (avec Aïssata Kouyaté), et Madomko (avec Bassi Kouyaté).
En juin 2012, Abraham Mansfaroll (Cuba), l’invite dans son projet de rencontre de 4 univers de percussions, avec Paul Mindy (Brésil) et Prabhu Edouard (Inde).
En juillet 2013, il renoue avec la musique de Christian Vander en participant à la reformation d’Offering (une semaine de concerts au Triton).

Pierre Marcault s'est produit entre autres avec Luc Le Masne (Bekümmernis), Laurent Cugny (Big Band Lumière), Aldo Romano (Quintet et Dream Band), Paolo Fresu et Furio Di Castri (Open Trio), Franck Tortiller, Bertrand Renaudin et les chanteurs Pierre Akendengue, Higelin et Renaud.